Expertise santé : l'entretien de soutien psychologique

Cet article a été publié il y a 18 ans, 3 mois.
Il est probable que son contenu ne soit plus à jour.

Rappel des décrets infirmiers

Lestrois derniers décrets infirmiers; celui du 17 juillet 1984, celui du15 mars 1993 et le dernier en date du 11 février 2002, précisent lanature des soins infirmiers :

– technique, relationnelle et éducative

Le dernier décret infirmier du 11 février 2002 relatif à l’exercice de la profession, développe les qualités relationnelles à acquérir par les infirmières.

Article 2 :

Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité de relationsavec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l’évolution dessciences et des techniques. Ils ont pour objet, dans le respect desdroits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et entenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologiques, psychologiques, économiques, sociales et culturelles (Approche globale de la personne dans son environnement, approche holistique est le mot utilisé dans le programme de formation de 1992)

Elle participe à la prévention, à l’évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des soins palliatifs, et à l’accompagnement de leur entourage.

Dans ce même article, ?  les soins infirmiers ont pour objet de protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentaledes personnes ou l’autonomie de leurs fonctions vitales physiques etpsychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leurréinsertion dans leur cadre de vie familial ou social.

Article 5 :

L’infirmière accomplit les activités suivantes :

  • Entretien d’accueil du patient et de son entourage
  • Entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation
  • Aide et soutien psychologique
  • Activités à visée socio-thérapeutique individuelle ou de groupe
  • Entretien individuel et utilisation au sein d’une équipe pluridisciplinaire de techniques de médiation à visée thérapeutique ou psychothérapique
  • Article 13 :

    En l’absence d’un médecin, l’infirmière est habilitée, après avoir reconnu une situation comme relevant de l’urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en oeuvre des protocoles de soins d’urgence, préalablement écrits, datés et signés par le médecin responsable.

    Siles soins techniques ont toujours été correctement enseignés depuisl’origine, portés et actualisés aussi par le dernier programme d’étudede 1992, il en est autrement des soins relationnels. Les soinsrelationnels sont délicats à enseigner sur le terrain et les futuresinfirmières sont en générale pas suffisamment préparées, ce qui setraduit par une très faible pratique des soins relationnels.

    Pour réduire la souffrance psychologique

    Lessoins dits, relationnels, sont un ensemble de moyens et d’outilsutilisés dans un cadre méthodologique spécifique, mis en oeuvre par unsoignant formé, avec pour objectif premier de réduire au maximum lasouffrance psychique afin de faciliter la progression du malade vers unmieux être. Nous ne parlons pas ici de guérison, mais de se sentirmieux « en soi » quelle que soit sa pathologie. Les soins relationnelss’adressent en priorité à toute personne malade, en souffrancepsychique. Toutefois reste à définir la souffrance psychique et sesmécanismes.

    La souffrance psychique ne repose suraucun support, elle ne se mesure pas et ne peut pas se voir sous unmicroscope, c’est avant toute chose, une impression psychiqueintérieure et personnelle très désagréable essentiellement ressentiepar celui qui l’éprouve (mal être, blues, idées noires, stress,tensions intérieures, angoisse, anxiété, peur, tristesse, désespoir,pessimisme chronique ?). Ce qui fait la souffrance psychique, c’est leressenti désagréable ou l’impression psychique désagréable d’unesituation réelle ou imaginaire,c’est le vécu désagréable, (sans aucun plaisir), de l’événement quidéclenche ce sentiment et cette sensation de mal-être. C’est le vécudésagréable d’un événement ou d’une partie de son histoire personnel.La personne n’a pas mal à son histoire ? c’est le vécu, le ressenti deson histoire qui déclenche cette souffrance psychique, ici ce sont lesémotions et les sentiments qui entraînent des tensions psychologiques.

    «La seule possibilité de se libérer d’une émotion est de la ressentir.En général les êtres humains pensent leurs émotions. A ce niveau,aucune liberté n’est possible. C’est dans le ressenti de la peur, ou dela colère, ou de l’anxiété, ou de la jalousie ou de la culpabilité quel’émotion (message affectif) se libère. L’émotion est corporelle. Lemental est une expression du cerveau. La pensée (message conceptuel) asa propre beauté mais elle n’a pas la capacité de nous libérer del’émotion. Si vous vous rendez disponible sensoriellement, il y auravraiment une voie de sortie pour l’émotion. Bien sûr, la pensée a saplace, mais la pensée qui vient des émotions est polluée. La pensée quivient du c’ur n’est accessible que dans la liberté vis à vis de sespropres émotions » (Eric BARET, philosophe)

    Lessoins relationnels ont pour but de réduire la souffrance psychique,réduire l’angoisse existentielle, réduire les peurs, et faire émergerun sentiment de bien être pour renforcer l’espoir du malade. Ces soinsrelationnels mettent en jeux une qualité particulière de communicationverbale et non verbale, fondée sur l’écoute, sur le respect et sur unequalité de présence à l’autre (le malade) dans une relation qui vadevenir thérapeutique afin d’aider l’autre (le malade) à retrouver dusens à sa vie. C’est la décharge des émotions et des sentimentsbloqués, refoulés, enkystés qui vont aboutir à cet état de bien être.

    Cette souffrance psychique peut être à l’origine de troublespsycho-relationnels et bio-physiologiques, cette souffrance psychiquepeut être réduite par certains médicaments (psychotropes, anxiolytiques?), mais surtout par une écoute particulière dans le cadre desentretiens de soutien psychologiques.

    Cet apaisement psychologique, se traduira par un plus fort désir devivre qui contribuera à renforcer l’impact des soins techniques. Ilexiste une interactivité très forte entre les soins techniques et lessoins relationnels, ils sont interdépendants entre eux. Ils sontinséparables, auto-dépendants l’un de l’autre.

    Auteur: Maurice LIEGEOIS, psychologue clinicien, formateur des personnelssoignants hospitaliers depuis 1977, et consultant formateur pour C3S.

    Qu'avez-vous pensé de cet article ?

    Note moyenne de 0/5 basé sur 0 avis

    Soyez le premier à donner votre avis

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *