L’intelligence émotionnelle

Principe

L’idée est de dépasser le traditionnel quotient intellectuel (QI) comme moyen de mesure de l’intelligence, pour s’intéresser au quotient émotionnel (QE) basé sur la compréhension, la maîtrise et l’utilisation des émotions.
Un QE élevé permettant, entre autres choses, une meilleure gestion du stress ainsi qu’une plus grande motivation et capacité à communiquer.

L’intelligence émotionnelle a récemment conquis les entreprises quiont compris que leur productivité et leur efficacité sont fonction deleur capacité à : développer les compétences émotionnelles de leurscadres, et optimiser l’intelligence collective et la synergie destalents de tous les collaborateurs.

Définition 

Lespremières études sur l’Intelligence émotionnelle (IE) sont apparues audébut des années 1990 avec les travaux de Salovey et Mayer. Ceux-cidéfinissent l’intelligence émotionnelle comme suit :

« L’habilité à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliterla pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’àréguler les émotions chez soi et chez les autres.  » (Mayer & Salovey, 1997).

Un sujet devenu populaire

Peu après le début des travaux académiques, un livre rendait le sujet très populaire : « Emotional Intelligence » (Goleman, 1995a).

Cet ouvrage couvrait, en l’aménageant de façon parfois peuscientifique, la plupart de la littérature de l’époque sur l’IE ainsiqu’un nombre considérable de recherches supplémentaires sur les émotions et leurs relations avec le cerveau et les comportements sociaux.

Il mentionnait également des programmes éducatifs destinés à aider lesenfants à développer leurs compétences émotionnelles et sociales. Lelivre mettait en exergue des remarques déj à formulées par Mayer &Salovey suivant lesquelles les personnes pourvues d’une grande intelligence émotionnelle pouvaient être plus efficaces socialement à divers égards.

Allant encore plus loin, Goleman n’hésitait pas clamer haut et fort lesvertus de l’intelligence émotionnelle tant sur le plan des relationsavec nos proches que sur celui de la réussite professionnelle, tout ensoulignant aussi ses effets positifs sur notre santé.

Cette combinaison de science et de croyance optimiste dans le potentielhumain a attiré une très grande couverture médiatique, si bien qu’ellefit la couverture du célèbre magazine Time sous le titre accrocheur  » What’s your EQ ?  » (Quel est votre coefficient émotionnel ?).La journaliste Nancy Gibbs y déclarait entre autres : « Ce n’est pasvotre QI. Ce n’est même pas un nombre. Mais l’intelligence émotionnellepeut être le meilleur prédicteur du succès dans la vie, redéfinissantce que c’est que d’être intelligent. » (Time, 1995)

En très peu de temps, la notion générale d’intelligence émotionnellegagna largement en popularité, apparaissant dans de nombreux magazineset articles de journaux.

Pourquoi un tel intérêt pour l’intelligence émotionnelle ? 

Nous identifions plusieurs raisons à ce phénomène.

Tout d’abord, la majorité des auteurs considère que l’intelligenceémotionnelle peut être développée et entraînée, ouvrant de ce fait lesportes d’un nouveau marché juteux (livres, formations, coaching, etc.).

 

Ensuite, les affirmations de Goleman (1995a) selon lesquelles l’IEpourrait prédire le succès académique et professionnel mieux que ne lefait le quotient intellectuel (QI), ont reçu un excellent accueil de lapart du public américain.

En effet, ce nouveau concept permettait de réduire la prédominance (exagérée) du recours aux tests de QI aux Etats-Unis.

 

Il faut savoir qu’aux Etats-Unis les  » gros QI  » étaient perôus defaçon assez négative par la majorité des et que tout ce qui pouvaitdiminuer la trop grande importance du quotient intellectuel étaitgénéralement perôu de façon positive (Epstein, 1998).

Enfin, le concept d’intelligence émotionnelle venait également contrerles affirmations de Richard Herrnstein et Charles Murray (1994) dansleur livre The Bell Curve où¹ les auteurs présentaient l’intelligencecomme le meilleur prédicteur de la réussite dans de nombreux domaines(école, travail, vie sociale, etc.).

Ils y affirmaient également que l’intelligence dépendait fortement dumilieu socio-économique et que la distribution différentielle decelle-ci selon les différents groupes socioculturels déterminait engrande partie les chances de succès scolaire ou professionnel desdifférents groupes sociaux.

Ce message pouvait au choix être considéré comme pessimiste pour lesclasses sociales moins favorisées, ou au contraire comme une incitation à un effort plus poussé envers ces dernières. L’intelligenceémotionnelle, présentée par Goleman comme une compétence également distribuée à travers toutes les classes sociales et pouvant être développée, peut de son côté soit redonner un message d’espoir, soit inciter les pouvoirs publics à ne pas intervenir.

Les recherches scientifiques sur l’intelligence émotionnelle, en tantque construct clairement identifié, sont relativement éparses.Différents modèles – parfois opposés sur le plan théorique – sont encompétition et la question de savoirsi l’intelligence émotionnelle représente autre chose que ce que lespsychologues connaissent déj à sous d’autres appellations est discutée.

De plus, une multitude de textes et de publicités à caractèrecommercial ont encore ajouté à la confusion par leurs affirmationsracoleuses, voire fallacieuses.

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