Management de projet : faut-il coacher pour réussir ?

Longtemps réservé à l’élite, le coaching gagne aujourd’hui toutes les strates et tous les métiers, dans les secteur privé et public. Bien au-delà du simple effet de mode, c’est un vrai mouvement de fond auquel on assiste. La raison à cela ? Les réels bénéfices que peut apporter une démarche de coaching, notamment dans le domaine de la conduite de projet.

Claudio MALDONADO (photo),est consultant senior en management de projet chez GERESO. Responsable de mission, il est également mentor et coach auprès de chefs de projet dans de grosses structures de gestion de projet, le plus couramment des DSI de groupes industriels ou bancaires. Il nous livre ici son expérience en coaching de chef de projet, et nous expose tous les enjeux et avantages d’un tel accompagnement.

 

La lettre GERESO : « Bonjour Claudio MALDONADO. D’où¹ vient cette idée de coaching des chefs de projet ? »

Claudio MALDONADO :

« L’une des grandes expertises de GERESO est le Management de Projet.C’est une expertise qui est développée depuis plus de quinze ans et les consultants qui portent ce domaine ont écrit de nombreux ouvrages sur le sujet.

A force de missions réalisées, il nous est apparu que pour améliorer la performance et la fiabilité des projets de nos clients, il était nécessaire de prolonger nos actions de formation oud’accompagnement  en s’intéressant aux chefs de projet qui les pilotent.  »

 La lettre GERESO :  » A quel besoin cela répondait-il ? « 

Claudio MALDONADO :

 » La formation et l’accompagnement ont leurs limites.Sitôt formés, les chefs de projet sont à nouveau seuls face à leursresponsabilités. Ils font avec leur expérience, leurs connaissancestechniques et leurs qualités individuelles.

Améliorer la conduite du projet et diminuer les risques inhérents à son pilotage passe par un accompagnement direct des chefs de projet.  »

La lettre GERESO :  » N’est ce pas la responsabilité des managers ? « 

Claudio MALDONADO :

 » En partie, oui. Mais le coaching des chefs de projet ne repose pas sur les mêmes principes. La fonction de Manager comme ascendant hiérarchique exclut la possibilité d’un positionnement comme mentor ou coach.

Le lien de subordination entre manager et managé exclut la confiancenécessaire à un bon coaching. Le chef de projet doit pouvoir faire partde ses doutes, sans s’exposer pour autant au jugement.

Le coach ne juge pas, il aide et fait évoluer. Il donne confiance et conseil.  »

La lettre GERESO :  » Quelle différence faite vous entre coaching et mentoring ? « 

Claudio MALDONADO :

 » Le terme de mentoring vient de la notion de mentor. Le mentor intervient sur le métier et l’expertise.On peut l’appeler également tuteur. Il rassure et accompagne. Onl’associera peut être plus aux jeunes chefs de projet manquantd’expérience.

Le coach se positionne davantage dans le développement des qualités personnelles.A l’extrême, il n’intervient plus sur l’expertise de conduite de projetmais plus sur le développement de l’individu et ses capacités decommunication par exemple. On associera le coaching à des chefs deprojet ayant plus d’expérience.

La particularité de GERESO est de proposer des intervenants pouvant associer mentoring et coaching (cf. schéma ci-dessous).

Reste à choisir comment positionner le curseur entre ses deux expertises pour être au plus proche du besoin.  »

La lettre GERESO :  » Quel est le principe de fonctionnement ? « 

Claudio MALDONADO :

 » Avant toute chose, une mission de coaching de chefs de projet doit s’intégrer dans un projet de management. Il doit partir d’une volonté clairement affichée par la direction d’optimiser la conduite de projets.

Par ailleurs, c’est en associant coaching / mentoring avec la formation et avec un échange sur les bonnes pratiques que l’on crée une dynamique autour du sujet. « 

La lettre GERESO :  » Comment mesure t-on la progression ? « 

Claudio MALDONADO :

 » En début de mission, nous élaborons en groupe de travail un  » référentiel du chef de projet « . C’est une matrice qualifiant les qualités et les niveaux caractérisant ce qu’est le chef de projet idéal.

Ce sont les chefs de projet eux-mêmes qui décident des critères et de la nature des cinq niveaux qui composent ce référentiel.

Ensuite, chacun d’entre eux évalue avec son mentor ou coach le niveau qu’il estime avoir. C’est le point de départ pour bâtir un plan d’action.  »

La lettre GERESO :  » Comment le coaching est-il ressenti par les chefs de projet eux-mêmes ? « 

Claudio MALDONADO :

 » La première réaction n’est pas toujours positive parce que la relation de confiance entre le chef de projet et son coach est à construire.Il est important que le coach gagne cette confiance en étant très clairsur son rôle et la façon dont il se positionne. Lorsque ce message estpartagé, la relation s’installe. Elle reste néanmoins à consolider dansle temps.

C’est pour cette raison que nous disposons de plusieurs profils, pour être au plus près du besoin. Nous pouvons donc proposer un suivi allant du mentoring au coaching. « 

La lettre GERESO :  » Combien de coaches ou mentors mobilisez-vous au cours d’une mission ? « 

Claudio MALDONADO :

 » Je dirais que pour effectuer le suivi de 30 chefs de projet, nous allons osciller entre 3 et 4 coaches / mentors.

Cela tient à la nécessité de proposer des profils différents aux chefs de projet pour qu’ils aient le choix et pour ne pas trop diluer le nombre d’intervenants, pour des questions de coordination.  »

La lettre GERESO :  » Le concept tient-il dans le temps ? « 

Claudio MALDONADO :

 » En fait, le concept est basé sur le temps. Pérenniser l’acquisition de compétences ou  d’expérience métier nécessite d’y passer du temps.

Un cycle de base est de l’ordre de 2 mois. On aura en moyenne une formation en début de cycle, puis 4 séances de coaching à raison de 2 à 4 heures tous les quinze jours puis une animation en groupe de travail pour échange des bonnes pratiques.

Le cycle se termine sur un comité de pilotage. Une mission dure de 6 mois à un an, soit 3 à 6 cycles. Les projets ambitieux s’installent sur une période de 2 ans. « 

La lettre GERESO :  » Quel est le résultat constaté ? « 

Claudio MALDONADO :

 » Le résultat opérationnel est une professionnalisation des pratiques de Management de projet dans l’entreprise.

Les chefs de projet gagnent sur tous les tableaux. Ils vont au bout de l’acquisition des méthodes de travail, ils gagnent en maturité très rapidement, ils apprennent à mieux communiquer, à échanger, à se concentrer sur les finalités, à mieux considérer les enjeux relatifs à leur projet. Ils s’affirment dans leur métier.

L’entreprise est gagnante également à tous les niveaux. Ainsi, elle diminue considérablement le niveau de risque projet. Elle améliore les délais, fait des économies.

Les problématiques de management s’en trouvent également simplifiées. Une partie des problèmes est réglée en amont, entre le chef de projet et son mentor. « 

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