Rapport bien-être et efficacité au travail

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Suite à la vague de suicidesde salariés fin 2009, le gouvernement prend les choses en main et commandedébut novembre 2009 un rapport à « trois praticiens » : le syndicaliste Christian Larose, etles deux dirigeants d’entreprise, Henri Lachmann et Muriel Pénicaud.Objectif : proposer une série de mesures afin d’améliorer les conditionsde santé psychologique au travail.

La montagne qui accouche d’une souris ? Suite àl’émotion suscitée par les nombreux suicides de salariés en France fin 2009 etleur impact médiatique, François Fillon décide de « mieux intégrer laprévention des risques psychosociaux dans les politiques des entreprises » et commande à trois « praticiens » une série de mesures visant à développer davantage de bien-être et d’efficacitéau travail.

Un mois auparavant, Xavier Darcos, ministre du Travail,annonçait la création d’un plan d’urgence sur la prévention des risquespsychosociaux dans les entreprises des secteurs publics et privés. L’une despremières mesures du plan ? Inciter les entreprises de plus de 1000salariés à ouvrir des négociations sur le stress. Les mauvais élèves se verrontsanctionner d’un carton rouge ? en direct du site gouvernemental.

Christian Larose, Henri Lachmann et Muriel Pénicaud, fortsde leur « connaissance pratique du monde des salariés » ont donc planché sur l’épineuse question de la santéau travail. Avec, « pour vrai enjeu » : «le bien-être des salariés et leurvalorisation comme principale ressource de l’entreprise ».

Au final, 14 pages et 10 propositions émergent avec enfiligrane, la responsabilité des modes de management. Rien qu’on n’ait déjà luou entendu… Elles serviront de socle pour bâtir le futur plan santé au travail.

10 propositions

1. L’implication de la direction générale et de sonconseil d’administration est indispensable

L’évaluation de la performance doit intégrer le facteurhumain, et donc la santé des salariés.

? Morceau choisi :

« La performance économique ne peut être le seulcritère d’attribution de la rémunération variable. La performance sociale doit aussi être prise en compte,incluant notamment des indicateurs de santé, de sécurité et deconditions de travail (par exemple le turn over),les accidents du travail, la satisfaction des salariés, la promotion interne ».

2. La santé des salariés est d’abord l’affaire desmanagers, elle ne s’externalise pas

Les managers de proximité sont les premiers acteurs desanté

? Morceau choisi :

« Le manager de proximité ne doit pas être simplementune courroie de transmission. Il doit disposer de marges d’adaptation et dedécision pour optimiser l’efficacité et la cohésion de son équipe ».

3. Donner aux salariés les moyens de se réaliserdans le travail

Restaurer des espaces de discussion et d’autonomiedans le travail

? Morceau choisi :

« Si les salariés constituent la ressourcestratégique de l’entreprise, ils doivent pouvoir s’exprimer et prendre des initiatives. Cela suppose de :

– Systématiser les possibilités de recours ausupérieur hiérarchique de niveau n+2 et à un responsable de ressources humaines deproximité en cas de problème avec le supérieur hiérarchique immédiat (dispositif sur lemodèle « one over one »), afin d’agir contre le stress généré par des relationsinterpersonnelles difficiles ».

4. Impliquer les partenaires sociaux dans laconstruction des conditions de santé

Le dialogue social, dans l’entreprise et endehors, est une priorité

? Morceau choisi :

« Les branches professionnelles pourraient êtreinvesties d’une mission particulière de soutien à la prise en charge des risquespsychosociaux au sein des très petites entreprises (TPE), en négociant la mise en place de plans d’action, appuyés par des fiches pratiques incluant des solutions «clef en main ». Des instances ad hoc pourraientêtre mises en place, comme l’ont fait les partenaires sociaux du secteur agricole à travers la mise en place d’un comitéd’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) départementalinterentreprises ».

5. La mesure induit les comportements 

Mesurer les conditions de santé et sécurité autravail est une condition du développement du bien-être en entreprise

? Morceauchoisi :

« Les outilsutilisés doivent être suffisamment simples pour se traduire en plansd’action :

Privilégier les fiches-actions pour les petiteset moyennes entreprises : dans le cas des PME, uneétape de diagnostic dit « complet » peut s’avérer inadaptée. Il est dans ce cas préférabled’utiliser des fiches pratiques « clefs en main », dont certaines ont déjàété validées par l’expérience, et d’établir un bilan annuel, avec les partenaires sociaux,des actions accomplies ».

6. Prépareret former les managers au rôle de manager

Affirmer etconcrétiser la responsabilité du manager vis-à-vis des équipes et des hommes

? Morceau choisi :

« Intégrersystématiquement la dimension humaine dans la formation initiale des futurs managers: d’ici trois ans, les diplômes de titre I ou II délivrés par les écoles decommerce et d’ingénieurs devraient tous inclure obligatoirement un module deformation à la responsabilité sociale et au management d’équipes ».

7. Ne pasréduire le collectif de travail à une addition d’individus

Valoriser laperformance collective pour rendre les organisations de travail plus motivanteset plus efficientes

? Morceau choisi :

« Lesentreprises peuvent développer le collectif de différentes façons etnotamment :

Par la valorisation collective de laperformance,  en introduisant dansla rémunérationvariable des managers des critères collectifs et pas seulement individuels.

8. Anticiperet prendre en compte l’impact humain des changements

Tout projetde réorganisation ou de restructuration doit mesurer l’impact et la faisabilitéhumaine du changement

? Morceau choisi :

« Nousrecommandons aux entreprises de :

– Faire précédertoute démarche de changement majeur d’une étude d’impact humain(par analogie avec les études d’impactenvironnemental), c’est-à-dire d’une analyse desconséquences humaines du changement, y compris les risques psychosociaux et lesbesoins de compétences, en associant les partenaires sociaux et le management deproximité ».

9. La santéau travail ne se limite pas aux frontières de l’entreprise

L’entreprisea un impact humain sur son environnement, en particulier sur ses fournisseurs

? Morceau choisi :

« Lesentreprises doivent veiller à ne pas transférer les risques psychosociaux surleurs fournisseurs. Nousrecommandons notamment :

– Intégrerl’impact humain chez les fournisseurs dans les délais de mise en ?uvre desdécisions économiques ».

10. Ne paslaisser le salarié seul face à ses problèmes

Accompagnerles salariés en difficulté

? Morceau choisi :

« La détectionet l’accompagnement efficace des situations de stress sont un complémentindispensable à l’ensemble des préconisations formulées précédemment » ?

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