Discrimination : les travailleurs favorables aux sanctions

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À la demande de la HALDE et de l’OIT, l’institut CSA a mené une enquête sur les perceptions en France des discriminations au travail. Plusieurs constats sont tirés de cette étude, dont le principal est que les salariés du privé et les agents de la fonction publique ont des ressentis sensiblement équivalents sur les discriminations et qui se rapprochent d’année en année.

Types de discriminations constatées

Les discriminations les plus constatées dans le monde du travail restent inchangées : il s’agit en premier lieu de : 

 

  • l’origine ethnique (37 % s’en déclarent victimes, 39 % en sont témoins),
  • l’apparence physique (36 % victimes, 20 % témoins),
  • l’âge (29 % victimes, 26 % témoins),
  • la grossesse et la maternité (27 % victimes, 30 % témoins),
  • puis les convictions politiques et syndicales (20 % victimes, 23 % témoins),
  • la religion (15 % victimes, 15 % témoins),
  • et enfin l’orientation sexuelle (6 % victimes, 5 % témoins).
  • Ces discriminations sont observées par les salariés et agents essentiellement dans le travail quotidien (28 %). En ce qui concerne l’évolution de carrière (20 %), la discrimination est davantage lors de l’embauche (18 %) que lors du licenciement (15 %). Elle est également ressentie pour obtenir une augmentation de salaire, au retour d’un congé maternité ou à l’accès à une formation.

    Auteurs des discriminations

    Le supérieur hiérarchique direct reste le principal acteur désigné de discriminations : désigné à 53 % par les victimes et à 44 % par les témoins, il devance largement les collègues de travail (26 % victimes et 28 % témoins) et les clients ou fournisseurs (18 % victimes et 16 % témoins).

    Réactions face aux discriminations

    Les agents publics déclarent toujours majoritairement que, face à une situation de discrimination, ils en réfèrent à la direction (43 % de victimes, 44 % de témoins), puis aux syndicats ou représentants du personnel (40 % victimes, 41 % témoins).

    Ils sont pourtant beaucoup moins nombreux que lors de précédent sondage à réagir (- 7 à 9 points), et ils sont bien plus nombreux à se taire (39 % des victimes, 31 % des témoins, soit +8 points).
    À l’inverse, les salariés du privé tendent à réagir d’avantage (37 % disent en référer à leurs directions, soit + 3 points) mais près du tiers se tait, à l’instar des agents publics.
    La cause avancée à ce silence reste majoritairement l’inefficacité du signalement : 53 % des travailleurs sont persuadés que leur intervention ne peut rien changer.

    Solutions

    Les travailleurs sont globalement favorables à des sanctions à l’encontre des entreprises dans lesquelles des discriminations sont constatées : 90 % d’entre eux adhèrent aux mesures en faveur de la parité hommes/femmes, 89 % sont également favorables à l’évaluation des procédures de recrutement afin d’assurer l’égalité des chances des candidats.

    85 % sont favorables à la mise en place d’une cellule indépendante chargée de veiller à l’égalité de traitement, 84 % à la mise en place d’une procédure d’alerte anonyme et confidentielle signalant les discriminations.

    Enfin, 68 % se déclarent en faveur de la mise en place du CV anonyme.

     

    Source : sondage CSA, décembre 2010

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