5 choses à savoir pour préparer sereinement sa retraite

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5 choses à savoir pour préparer sereinement sa retraite

1. Anticiper une perte de revenus

Le passage à la retraite s’accompagne d’une perte de revenus qu’il convient d’anticiper. Or, beaucoup d’assurés n’ont pas de visibilité sur le montant de leur future pension avant d’entamer les démarches. Les caisses de retraite ont pourtant mis en place des outils permettant de réaliser des simulations : par exemple tous les assurés peuvent bénéficier d’un Entretien Information Retraite à partir de 45 ans, lors duquel ils peuvent demander une Estimation Indicative Globale afin de projeter le montant de leur future retraite en analysant le détail de leur carrière passée et leurs revenus.

Le système français offre un bon niveau de protection par rapport au reste du monde : le taux moyen de remplacement à 62 ans, avec l’ensemble des trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein, est d’environ 75 %, bien supérieur au taux moyen des pays de l’OCDE (58%). Néanmoins la situation des assurés varie beaucoup en fonction du régime auxquels ils sont affiliés, ou de leur niveau de revenus :

  • Si le taux de remplacement moyen est de 75% en France, en réalité beaucoup de cadres salariés du secteur privé ne pourront jamais atteindre ce niveau car les cotisations retraite sont plafonnées.
  • Du côté de la Fonction publique, le niveau de primes dans la rémunération influe beaucoup sur le montant de la retraite car celles-ci sont exclues de l’assiette des cotisations retraite1. Ainsi, un fonctionnaire de catégorie A (qui perçoit a priori plus de primes) aura généralement un taux de remplacement moins élevé qu’un fonctionnaire de catégorie B ou C. Pour la même raison, un agent de la fonction publique hospitalière sera « désavantagé » par rapport à un agent de la fonction publique d’Etat.
  • S’il existe peu d’études sur les travailleurs indépendants, on constate tout de même un taux de remplacement assez bas car ils cotisent généralement moins, et sur des bases forfaitaires.

Le déroulement de la carrière professionnelle a bien entendu un impact déterminant. Si vous avez eu des périodes de temps partiel, ou encore des périodes d’inactivité durant lesquels aucun salaire ne vous a été versé car vous étiez malade, ou sans emploi par exemple, cela peut faire baisser votre taux de remplacement, même s’il existe des mécanismes pour « amortir » le choc.

2. Penser à vérifier son relevé de carrière

Pour calculer le montant de la pension au moment du départ en retraite, les régimes de retraite se reportent sur le relevé de carrière qui recense l’ensemble des droits à la retraite accumulés sur votre compte assuré.

Il est primordial de vérifier, suffisamment en amont de votre date de liquidation prévisionnelle (pour vous assurer que le régime puisse procéder rapidement à une éventuelle régularisation), que les informations sont correctes :

  • Y-a-t-il des périodes d’activité qui n’apparaissent pas dans votre carrière ? Plus l’emploi occupé est ancien (jobs d’été par exemple) ou court (intérim, CDD), plus il faut être vigilant.
  • Les périodes d’inactivité (chômage indemnisé, arrêt maladie, congé parental etc.), qui seront comptabilisées dans le calcul de votre pension, ont-elles été prises en compte ?
  • Vos enfants vous donnent également droit à des trimestres supplémentaires, ou à des majorations pour famille nombreuses. Pensez à vérifier votre relevé.

La question de la fiabilisation des données de carrière est au cœur de l’actualité. Selon un rapport récent de la Cour des comptes, « une nouvelle retraite du régime général sur six comporte au moins une erreur de portée financière », en augmentation par rapport à 2016 où « seul » un dossier sur neuf était concerné. Près de la moitié des erreurs (49,5%) concernent la carrière, pour un manque à gagner moyen de 123€ par assuré. Des recours existent en cas de litige avec les caisses de retraite, mais attention au délai de prescription !

3. Faire l’inventaire de ses droits

Au moment de votre départ en retraite, il est important de faire l’inventaire de vos droits et de ne rien oublier.

Par exemple, si vous avez travaillé à l’étranger en tant qu’expatrié au cours de votre carrière, il est probable que vous ayez cotisé pour votre retraite dans le pays d’accueil. Il faudra entamer vous-même les démarches, ce qui peut prendre du temps… Attention, les règles peuvent varier selon les pays et ne garantissent pas systématiquement que vous récupériez vos cotisations. Ainsi, au Japon, il faut avoir accompli 10 ans d’activité dans le pays pour ouvrir des droits. Si vous êtes perdus, c’est parfaitement normal ! des organismes existent, comme le CLEISS, pour vous aider dans vos démarches.

Vous avez peut-être également cotisé, à titre facultatif ou obligatoire, à titre individuel ou collectivement via votre entreprise, dans un dispositif de « retraite supplémentaire » par capitalisation. Même si vous avez quitté l’entreprise, vous avez acquis (sauf exceptions2) le droit d’en percevoir les fruits… si vous le demandez ! Or, beaucoup d’assurés ont oublié jusqu’à l’existence de ces fonds, voire même ne savaient pas qu’ils avaient cotisé ! Résultat, fin 2016, près de 13,2 milliards d’euros épargnés demeuraient non-réclamés. Afin d’y remédier, une loi pour lutter contre la déshérence des contrats de retraite supplémentaire a été adoptée en février 2021. Elle prévoit notamment un renforcement de l’accès à l’information et une obligation pour l’employeur de remettre au salarié, à son départ de l’entreprise, un état récapitulatif de ses droits.

4. Préparer la transition entre l’emploi et la retraite

La retraite, si elle n’est pas suffisamment préparée, peut constituer pour beaucoup d’assurés une rupture brutale.

Le passage d’une activité à temps plein (ou temps partiel d’ailleurs) à plus d’activité du tout n’est pas toujours bien vécu. Il existe aujourd’hui des dispositifs permettant de faciliter la transition entre la vie professionnelle et la retraite :

  • La retraite progressive, tout d’abord, permet de réduire son activité avant la retraite. Ce dispositif permet au salarié en fin de carrière de percevoir une partie de ses retraites (de base et complémentaire) tout en exerçant une ou plusieurs activités à temps partiel. Plusieurs avantages :
    • Son bénéfice est de droit dès lors que l’employeur accepte le passage à temps partiel. Le salarié peut ainsi réduire son temps de travail tout en compensant pour partie la baisse de rémunération par le versement d’une partie de sa retraite.
    • L’entrée dans le dispositif ne signifie pas la liquidation définitive de sa retraite, le bénéficiaire continue de cotiser sur la base de son temps partiel et d’accumuler des droits (trimestres et points de retraite).
    • Il est ouvert dès 60 ans, et sans durée limitée (donc potentiellement jusqu’à 70 ans, âge à partir duquel l’employeur peut mettre le salarié en retraite d’office).
    • Enfin, toujours avec l’accord de l’employeur, le salarié peut moduler chaque année son temps partiel à la hausse ou à la baisse (entre 40 % et 80 % d’un temps plein).
    • A noter qu’à partir du 1er janvier 2022, le dispositif de retraite progressive sera ouvert aux salariés en forfait-jours (décision du Conseil constitutionnel – mars 2021), alors que jusqu’à maintenant il était réservé aux contrats « heures ».
  • Autre dispositif intéressant, le cumul emploi-retraite. Tout assuré ayant liquidé sa ou ses retraites, et souhaitant reprendre une activité professionnelle peut le faire. Il pourra cumuler intégralement ses pensions avec ses revenus d’activité sous condition d’avoir liquider ses droits avec le taux plein, c’est-à-dire sans décote. Dans le cas contraire, il peut tout de même reprendre une activité mais le cumul sera plafonné. A noter que les cotisations retraite qui sont versées au titre de l’activité reprise sont non génératrices de droits. Elles sont donc versées à fonds perdus. Néanmoins, de nombreuses voix s’élèvent pour demander à valoriser ces cotisations afin d’inciter les « seniors » à reprendre une activité. Affaire à suivre donc.

Il ne faut pas négliger non plus les conséquences psychologiques, sociales ou personnelles du passage à la retraite (isolement, bouleversement au sein du couple, inactivité etc.). Des modules de formation existent pour mettre à jour vos attentes réelles et vos véritables besoins, pour se donner les moyens de vivre pleinement cette « nouvelle vie ».


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5. S’assurer un bon niveau de protection sociale à la retraite

La question de la santé à la retraite est également importante. En quittant la vie professionnelle, vous cessez de bénéficier des avantages octroyés par votre employeur en matière de couverture médicale. Si vous restez couverts par l’assurance maladie, vous aurez nécessairement un reste à charge important sur vos frais de soins. Il peut donc être judicieux de souscrire à un contrat santé auprès d’un organisme assureur.

Principale difficulté, le coût : la cotisation va représenter un budget plus important, alors même que vos revenus vont diminuer. Selon la Drees, les ménages de plus de 65 ans paient en moyenne près de 1 500€ de cotisations santé complémentaire par an, contre 830 € pour les 25-45 ans, avec un niveau de couverture souvent inférieur et donc un reste à charge important.

Il est également possible de conserver la complémentaire santé de votre entreprise, mais pas aux mêmes conditions (niveau de garanties et tarif) ! Deux avantages au moins à cette solution : vous n’avez pas à remplir de questionnaire ni à passer d’examens médicaux (contrairement aux contrats individuels), et vous connaissez déjà l’organisme assureur.

Le fait de souscrire ou non à une complémentaire santé constitue un choix financier qui doit être réfléchi (il est conseillé de réaliser plusieurs devis pour faire un comparatif coût/couverture).

Au-delà de la santé, le risque potentiel de perte d’autonomie doit également être pris en compte. Fort heureusement, tout le monde ne vieillit pas en situation de dépendance ! Selon la DREES, sur les 16,9 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus en France au 1er janvier 2019, « seuls » 1,3 millions se trouvaient en situation de dépendance.

Toujours est-il que vous pourriez, à l’avenir, avoir besoin d’une aide à domicile ou encore d’une prise en charge dans un établissement spécialisé. S’il existe des aides financières publiques, le reste à charge peut se révéler très élevé (en moyenne 2 à 3 000 euros par mois dans un EHPAD, selon la localisation). L’assurance dépendance peut permettre de couvrir une partie des besoins moyennant le versement d’une cotisation. Là encore il convient de faire des analyses comparatives car il existe de multiples produits d’assurance, et de souscrire assez tôt pour en limiter le coût.


Références

  1. Les primes et autres accessoires de rémunération des fonctionnaires permettent néanmoins d’acquérir des droits retraite auprès d’un régime spécifique, la RAFP. Néanmoins celui-ci est encore récent (2005) et peu rémunérateur.
  2. Certains contrats de retraite supplémentaire conditionnent le bénéfice des droits à la présence dans l’entreprise au moment de la liquidation.

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