Gérer et placer sa trésorerie d’entreprise : guide pratique

Face à un contexte économique incertain et inflationniste, la bonne gestion de la trésorerie d’entreprise est plus que jamais indispensable. Que ce soit pour une PME de 50 ou 500 salariés, il s’agit d’un enjeu primordial et d’un rouage essentiel pour son fonctionnement. La digitalisation permet aujourd’hui de piloter la trésorerie en temps réel, ce qui facilite la mise en œuvre d’une véritable stratégie de gestion et d’optimisation de cette dernière. Savoir comment gérer et faire travailler cet argent est ainsi d’une importance cruciale. Il est parfois difficile de trouver l’équilibre entre sécurité et rentabilité. Voyons ensemble comment gérer et placer efficacement sa trésorerie d’entreprise.

Gérer et placer sa trésorerie d’entreprise : guide pratique
Optimiser sa trésorerie, c’est sécuriser l’avenir et soutenir la croissance de l’entreprise.

Trésorerie d’entreprise : de quoi parle-t-on ?

La trésorerie d’entreprise s’entend des liquidités disponibles de façon immédiate. Elle diffère du besoin en fonds de roulement (BFR) qui représente l’argent nécessaire pour payer les dépenses courantes de l’entreprise, dans l’attente des encaissements clients. Savoir gérer et placer sa trésorerie peut donner une longueur d’avance sur la concurrence, en ce que des liquidités sont disponibles pour investir ou anticiper une éventuelle baisse du chiffre d’affaires par exemple. Il existe ainsi de nombreuses possibilités pour l’optimiser.

6 bons réflexes à adopter pour gérer efficacement la trésorerie

1. Avoir les bons outils pour gérer sa trésorerie

De nombreux logiciels permettent aujourd’hui de suivre en temps réel sa trésorerie et d’analyser les flux financiers afin de les optimiser. Il s’agit d’un gain de temps non négligeable pour l’entreprise et qui peut lui permettre de simplifier sa gestion. Il conviendra de réaliser une étude de marché afin de trouver l’outil le plus adapté à son activité et à son budget, car certains peuvent se révéler assez complexes d’utilisation.

2. Avoir un collaborateur formé à la gestion de trésorerie

Le dirigeant étant souvent déjà suffisamment occupé, former un collaborateur à la gestion de trésorerie se révèlera un atout majeur pour avoir un professionnel dédié sur le sujet et aider l’entreprise à prendre les meilleures décisions en ce sens. GERESO propose notamment la formation : bien gérer sa trésorerie au quotidien afin de maîtriser le BFR, les risques à court terme et les placements. 

3. Anticiper grâce au plan de trésorerie

En établissant un plan de trésorerie dont le but est de prévoir les encaissements et décaissements à l’avance, les éventuelles difficultés financières vont pouvoir être limitées. Cela permet d’avoir un coup d’avance et d’organiser par exemple une stratégie pour acquérir de nouveaux clients afin d’augmenter le volume de ventes, ce qui viendra renflouer la trésorerie. Un plan de trésorerie avec une visibilité maximum est un atout indéniable pour la réussite de l’entreprise.

4. Maitriser les délais de paiement

Les délais de paiement peuvent varier d’un client à l’autre. En faisant le nécessaire pour limiter ces délais et facturer le plus tôt possible, les difficultés de trésorerie n’en seront plus. Il est par exemple possible de négocier des délais de paiement de 15 à 30 jours. L’escompte commercial est aussi une option intéressante en ce qu’il permet d’inciter les clients à payer en avance, en l’échange d’une réduction du prix.

Le saviez-vous ? L’article L441-10 du Code de Commerce prévoit que le délai de règlement des sommes dues ne peut dépasser 30 jours après la date de réception des marchandises ou d’exécution de la prestation demandée. Il est néanmoins possible de déroger à ce principe avec les conditions générales de vente ou un accord convenu entre les parties.

Il faut également noter que le délai de paiement ne peut dépasser 60 jours après la date d’émission de la facture. Par dérogation, ce délai peut passer à 45 jours fin de mois après la date d’émission de la facture, dès lors que cela est convenu entre les parties, sous réserve que cela soit expressément indiqué au contrat et que cela ne soit pas un abus manifeste à l’égard du créancier.

En cas de non-respect des délais de paiement, des pénalités de retard sont exigibles. Si une certaine liberté contractuelle existe à ce sujet, notons qu’elles ne peuvent être inférieures à trois fois le taux d’intérêt légal.

Plusieurs exceptions existent néanmoins sur les délais de paiement dans certains secteurs comme les produits alimentaires périssables, le surgelé ou les boissons alcooliques. Des délais plus longs ont aussi été prévus par la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2009 via des accords dérogatoires. C’est le cas par exemple pour les articles de sport ou l’agroéquipement.

5. Se prémunir contre les impayés

Plusieurs solutions existent pour se prémunir contre les impayés. Le règlement amiable est à privilégier avec une relance polie, mais ferme, voire un courrier recommandé pour s’appuyer sur cette démarche en cas de poursuites judiciaires. D’où l’importance également de bien avoir déterminé les modalités de paiement à l’avance pour ne pas avoir de mauvaises surprises. L’appui d’un juriste ou d’un avocat est souvent bienvenu pour rédiger des contrats sans ambiguïté. Les intérêts de retard peuvent compenser le préjudice subi, néanmoins il convient d’agir rapidement en cas d’échec de la démarche amiable. L’affacturage, l’assurance-crédit ou la souscription d’une protection juridique peuvent limiter les conséquences néfastes des impayés, même si leur coût est parfois élevé.

6. Limiter ses coûts et mettre en réserve

Afin d’optimiser la gestion de trésorerie, il peut être pertinent de faire le point sur les dépenses qui pourraient être diminuées. Certains contrats fournisseurs ne pourraient-ils pas être renégociés à des tarifs plus intéressants ? La centralisation des achats peut-elle permettre à l’entreprise de faire des économies d’échelle ? La digitalisation ou l’utilisation de l’intelligence artificielle pourraient-elles venir faire baisser les dépenses de fonctionnement ?

Si cela demande un travail conséquent, les économies réalisées ne seront pas négligeables pour disposer d’une trésorerie plus importante. Il convient cependant d’agir avec mesure, car la réduction de certaines dépenses pourrait aussi avoir des conséquences négatives, comme un fournisseur moins cher, mais livrant des marchandises de moindre qualité par exemple.

Un autre levier pertinent est celui de la mise en réserve. L’article L232-10 du Code de commerce oblige les SARL et les sociétés par actions à affecter au moins 5 % du bénéfice de l’exercice, cette obligation disparait dès lors que le montant de cette réserve atteint 10 % du capital social. Il peut cependant être intéressant d’aller au-delà afin de parer à d’éventuels besoins de trésorerie, en cas de difficulté ou d’opportunité d’investissement.

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Faire travailler sa trésorerie d’entreprise : un incontournable ?

Placer sa trésorerie permet de la faire fructifier, il convient néanmoins d’être vigilant dans le choix des placements. La stratégie d’investissement doit être réfléchie en cohérence avec les projets de l’entreprise et les produits financiers choisis.

Horizon de placement et objectif de l’investissement : des éléments à déterminer en amont

Avant d’envisager un investissement de la trésorerie, il convient de réfléchir à l’horizon de placement souhaité. En effet, certains placements financiers comme les actions vont faire face à une forte volatilité, ce qui peut s’avérer problématique si l’entreprise a besoin de mobiliser rapidement la trésorerie investie.

Il est également indispensable de faire le point sur l’objectif de ce placement de trésorerie : est-ce pour acheter du nouveau matériel d’ici à 2 ans ? Pour financer de nouveaux locaux commerciaux dans 5 ans ou plus ? Ce questionnement est essentiel et permettra de choisir des investissements en accord avec l’horizon de placement et l’objectif poursuivi pour limiter le risque de perte.

Il peut être pertinent de faire appel à un expert-comptable et à un cabinet de gestion de patrimoine pour définir une stratégie d’investissement en accord avec les projets de l’entreprise et la fiscalité à laquelle est soumise celle-ci.

Les produits financiers et enveloppes d’investissement envisageables pour la trésorerie d’entreprise

Si la trésorerie doit souvent être disponible rapidement, ce n’est pas nécessairement le cas constamment, comme nous avons pu le voir. Il peut ainsi être intéressant d’avoir une approche plurielle en fonction des objectifs de l’entreprise. Sur des projets à court terme (1 à 2 ans), les comptes à terme ou les fonds euros sont une excellente option. Il s’agit en effet d’une manne financière qui peut être rapidement mobilisée et sans risque de perte, étant donné que le capital est garanti.

Sur du moyen terme (3 à 5 ans), les fonds obligataires datés sont une option à envisager. Moins volatils que les actions, ils permettront de faire fructifier la trésorerie jusqu’à une échéance précise, mais le capital n’est pas garanti. Les actions sont envisageables pour des projets long terme (au moins 5 à 8 ans) afin de lisser la volatilité dans le temps.

Plusieurs enveloppes sont possibles pour qu’une société investisse sa trésorerie. Le compte-titres pour personne morale en fait notamment parti et permettra d’investir facilement sur de nombreux supports (actions, obligations, etc.). Le contrat de capitalisation offrira encore plus de latitude en donnant accès par exemple aux fonds euros ou à de l’immobilier via des unités de compte.

Il conviendra de bien choisir le compte-titres et/ou le contrat de capitalisation afin de limiter au maximum les frais qui vont venir impacter la performance globale des placements de trésorerie.

Gérer et placer sa trésorerie d’entreprise : l’essentiel à retenir

La gestion et le placement de trésorerie sont ainsi complémentaires : en gérant la trésorerie et en la pilotant, l’entreprise disposera d’une manne financière optimisée, lui permettant de définir une stratégie d’investissement pour développer la société. L’appui de l’expert-comptable et d’un conseiller en gestion de patrimoine seront des atouts de poids pour faire les bons choix.

 

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