Absentéisme : comprendre les causes pour agir durablement

Par Francis Depetiville, Consultant formateur chez C3S en techniques de l’assurance, approche patrimoniale, assurance vie individuelle et collective et accompagnement du changement.

Les entreprises françaises ont connu l’année dernière un taux d’absentéisme de 4%, soit 14,5 jours d’absence. Mais cette moyenne masque une grande disparité entre les entreprises qui oscillent entre 7,5 jours et 52 jours d’absence par salarié, soit un écart de 44,5 jours. Quelles sont selon vous les causes de cette disparité ?

Cela dépend de plusieurs facteurs, notamment du secteur d’activité de l’entreprise.

En effet, certains secteurs comme les collectivités territoriales totalisent un taux d’absentéisme élevé alors que d’autres comme la banque totalisent des taux faibles.

Le secteur des Travaux Publics est ainsi particulièrement touché, à la fois par la crise et les risque liés à ses métiers. La notion de zone géographique est également à prendre en compte. Par exemple, l’Ile-de-France détrô’ne la Région Rhône-Alpes avec le plus faible taux ( 3,57%)*, tandis qu’à l’opposé, la région Méditerranée demeure la plus touchée (7,39% soit 26 jours d’absence)*.

Enfin, au-delà de la taille des entreprises, la taille de l’équipe et le sentiment d’appartenance du collaborateur à celle-ci apparaissent comme des critères déterminants. Ne pas être « noyé » dans une masse collective aide à prendre conscience de l’impact de son absence sur ses collègues et tend à mobiliser le collaborateur davantage. Plus la taille de l’équipe sera restreinte, moins élevé sera son absentéisme. Le management a donc un rôle primordial pour développer une vraie cohésion dans les équipes.

Peut-on considérer que l’âge favorise davantage l’absentéisme ?

En effet, les résultats du 3e Baromètre effectué par Alma Consulting montrent une corrélation entre l’âge et l’absentéisme : les salariés plus âgés enregistrent un absentéisme deux fois supérieur (5,21 % pour les plus de 51 ans) à l’absentéisme des salariés plus jeunes (2,34 % pour les moins de 30 ans).

Les salariés plus jeunes s’absentent généralement souvent pour de courtes durées –on parle également de micro-absentéisme– tandis que les salariés plus âgés sont confrontés à des absences peu fréquentes mais de plus longue durée.

Dans son analyse, Alma souligne que le maintien dans l’emploi des seniors pourrait avoir une influence sur l’absentéisme (pathologies lourdes). Ces différentes populations de travailleurs n’auront pas non plus les mêmes attentes vis à vis de leur travail et de leur entreprise. Des leviers de motivation comme le tutorat ou la formation pourrait alors éviter les risques de décrochage.

On parle beaucoup de pénibilité ces derniers temps. Quel impact a la pénibilité sur l’absentéisme ?

La pénibilité et les conditions de travail sont citées le plus fréquemment par les répondants (38 %) comme facteurs influant sur l’absentéisme, devant la maladie (22 %). Le vieillissement de la population salariée fait son apparition dans les facteurs d’absence (17 %).

Les répondants évoquent une amplification de pathologies lourdes entraînant des absences de longue durée. Parallèlement, le climat socioéconomique (17 %) et la démotivation des salariés (14 %) ont été également cités comme facteurs d’absentéisme.

Selon les responsables de l’étude, pour près de 78% des répondants, la dégradation de la santé au travail est un facteur d’absentéisme, et cet aspect retient de plus en plus l’attention des entreprises.

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Quelles actions peuvent être envisagées pour prévenir l’absentéisme dans l’entreprise ?

L’entretien de retour à l’emploi est un levier considérable mais la prévention des risques sociaux est aussi très importante. Les actions les plus performantes répertoriées pour prévenir l’absentéisme sont :

  • L’aménagement des postes de travail, considéré à 83% comme efficace ou très efficace,
  • les actions de prévention des accidents du travail (78%),
  • l’augmentation des formations (72%)
  • la polyvalence des salariés (67%)
  • l’entretien de retour au travail après absence (67%)

A noter que les actions dites « mécaniques » comme les contre-visites médicales, les incitations financières ou les sanctions disciplinaires paraissent sans effet, ou peu efficaces. L’information, le sentiment d’utilité et la latitude décisionnelle semblent rester les meilleurs remparts contre l’absentéisme.

*Source : Baromètre Alma Consulting

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