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Petit tour d’horizon des conditions à respecter pour être exonéré de charges :
- Si la somme de tous les cadeaux/chèques cadeaux distribués dans l’année ne dépasse pas 5% du PMSS1, soit 183,30 € cette année, alors tout est exonéré, peu importe l’évènement pour lequel ils ont été offerts. Par exemple, un salarié reçoit – sans raison particulière – 110 € en février puis 50 € en juillet, la somme étant inférieure à 183,30€, ni lui ni son employeur n’auront de charges à payer sur ces montants.
- A l’inverse, si la somme dépasse ce seuil sur l’année civile, il faut alors étudier chaque cadeau/chèque-cadeau et vérifier que chacun respecte trois critères :
1. L’attribution doit être lié à un évènement particulier fixé par l’URSSAF
- La naissance, l’adoption
- Le mariage, le PACS
- La fête des mères, la fête des pères
- Noël pour les salariés et les enfants jusqu’à 16 ans révolus dans l’année civile
- La rentrée scolaire pour les enfants de moins de 26 ans dans l’année civile
- Le départ à la retraite
- La Sainte-Catherine, la Saint-Nicolas
2. Le cadeau ou le bon-cadeau doit être en lien avec l’évènement
Premièrement, les salariés doivent être concernés par l’évènement pour en bénéficier (par exemple être parent pour la fête des mères/pères). A noter que la Sainte-Catherine (célébrée le 25 novembre) concerne les femmes de 25 ans qui ne sont pas mariées, et la Saint-Nicolas (le 6 décembre) concerne les hommes non mariés de 30 ans, et non pas la tradition de Noël notamment fêtée dans l’est de la France. Si l’octroi du chèque-cadeau concerne cette dernière coutume, alors ce n’est pas conforme aux usages et le bon cadeau est donc soumis à cotisations.
Ensuite, le cadeau ou le chèque-cadeau doit être en relation avec l’évènement, et ne pas être échangeable contre des produits alimentaires (sauf alimentation dite « festive ») ou du carburant (même si dans les faits de grandes enseignes les prennent malgré tout peu importe la composition du panier).
Par exemple pour la rentrée scolaire, le chèque cadeau doit être utilisable pour l’achat de fournitures, vêtements… et pour Noël il doit permettre l’achat de jouets, livres, disques, vêtements… Pour les autres évènements, il est difficile de déterminer un objet précis, c’est pourquoi ils sont généralement utilisables dans tous les rayons des magasins (hormis alimentation non festive et carburant).
Enfin, ils doivent évidemment être octroyés à l’occasion des évènements indiqués plus haut.
3. Le montant doit être conforme aux usages
S’ils respectent les deux premiers critères, chaque cadeau/bon-cadeau est exonéré dé charge tant qu’il ne dépasse pas 5% du PMSS, soit 183,30 € pour 2023. Ils sont dans ce cas cumulables et la somme peut alors dépasser 183,30 € sur l’année civile. Il convient pour chaque évènement d’additionner le montant des chèques-cadeaux et la valeur du cadeau en nature le cas échéant pour apprécier le seuil.
Pour Noël ainsi que pour la rentrée scolaire, le plafond est par enfant ET par salarié : deux conjoints dans la même entreprise peuvent chacun bénéficier des cadeaux pour les mêmes enfants.
Pour les autres évènements, le plafond s’applique toujours par salarié : deux salariés de la même entreprise qui se pacsent ou se marient auraient chacun le droit d’en bénéficier.
Il faut que les trois conditions soient cumulativement remplies, sinon le bon d’achat est entièrement soumis aux cotisations de Sécurité sociale c’est-à-dire en totalité et dès le premier euro, et non pas juste la partie supérieure au seuil de 183,30 €.
Exemple 1 :
Un salarié a reçu cette année :
- 50 € de chèques-cadeaux pour la naissance de son enfant
- 100 € de chèques-cadeaux pour Noël
La somme étant inférieure à 183,30 €, tout est entièrement exonéré sans avoir besoin d’étudier chaque versement individuellement.
Exemple 2 :
Un salarié a reçu, sur toute l’année 2023 :
- Pour son mariage : 50 € de chèques-cadeaux
- Pour la rentrée de son enfant de 8 ans : un cartable d’une valeur de 30 €
- Pour la rentrée de son enfant de 15 ans : 30 € de chèques-cadeaux
- Pour Noël : 80 € de chèques-cadeaux par enfant
La somme (50+30+30+80 = 190 €) est supérieure au seuil de 183,30 € défini pour 2023. Il faut alors vérifier que chaque versement répond aux 3 critères :
- Le mariage, la rentrée et Noël figurent bien dans la liste. Les enfants ont bien moins de 26 ans pour la rentrée et moins de 16 ans pour Noël.
- Les bons d’achat doivent être en lien avec l’évènement : souvent utilisables dans un très grand nombre de commerces, ce critère est facilement rempli.
- Chaque cadeau ou chèques-cadeaux est bien inférieur à 183,30 €
Les critères étant cumulativement remplis pour chaque attribution, tout sera entièrement exonéré de charges.
ACOSS, lettre circulaire n° 2009-003
Remarque :
Par principe, tous les cadeaux et bons cadeaux sont soumis à cotisations, puisqu’il s’agit d’un avantage octroyé aux salariés. Il s’agit donc ici seulement d’une tolérance administrative de la part du réseau des URSSAF, mais aucun texte à portée normative ne prévoit de régime de faveur en ce qui concerne des cadeaux ou des chèques-cadeaux. La Cour de cassation a d’ailleurs rendu par deux fois un arrêt en ce sens (Cass. 2e civ, 30 mars 2017, n°15-25.453 et Cass. 2e civ, 14 février 2019, n°17-28.047).
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A noter :
Contrairement aux usages d’un grand nombre d’entreprises, les chèques cadeaux doivent bénéficier à tous les salariés de l’entreprise, sans discrimination. Il n’est ainsi pas possible d’exclure certains salariés en fonction de leur type de contrat (CDI, CDD, alternants…), d’une longue absence telle que la maladie, de la catégorie professionnelle… Si tel était le cas, il faudrait alors réintégrer la totalité du montant dans l’assiette des cotisations.
De même, il était jusqu’à présent considéré comme discriminatoire d’octroyer ces cadeaux ou bons cadeaux sous critères d’ancienneté ou de présence effective. C’est en tout cas la position du Ministère du Travail :
« Les employeurs ou comités d’entreprise peuvent, (…) utiliser des critères leur permettant de réserver ou de moduler les avantages accordés aux salariés dans le cadre des activités sociales et culturelles. Toutefois, ils ne peuvent se référer à des éléments dont l’utilisation constitue une discrimination au sens de l’article L. 225-1 du code pénal. De même, la différence de traitement entre les salariés au regard d’un même avantage doit être fondée sur des raisons objectives et pertinentes, ce qui n’apparaît pas, sous réserve de l’appréciation souveraine des tribunaux, compatible avec des critères en lien avec l’activité professionnelle tels que l’ancienneté ou la présence effective des salariés dans l’entreprise. C’est sur cette base que l’URSSAF réintègre dans l’assiette des cotisations les bons d’achat ou cadeaux attribués en fonction de tels critères. »
Réponse du 06/05/2014 à la Question écrite n°43931 de M. Hervé Pellois publiée au JO le 26/11/2013
Cette position a d’ailleurs également été adoptée par la Cour de Cassation :
« ALORS QUE, en tout état de cause, les chèques cadeaux octroyés par le comité d’entreprise sont exclus de l’assiette de cotisations à condition qu’ils s’adressent à l’ensemble des salariés, leur montant pouvant être modulé uniquement selon la situation des salariés en fonction de critères sociaux tels que la situation du salarié ou les ressources familiales mais en aucun cas sur le fondement d’un critère d’ordre professionnel ; que les avantages octroyés de manière différenciée selon l’ancienneté du salarié ne constituent pas une activité sociale et culturelle donnant lieu à exonération de cotisations mais un complément de rémunération soumis à cotisations sociales ; qu’en l’espèce, en énonçant que les chèques vacances dont le montant était modulé en fonction de l’ancienneté des salariés, devait donner lieu à exonération des cotisations sociales, la Cour d’appel a violé les articles L.242-1, L.136-1 et L.136-2 du code de la sécurité sociale. »
Cour de cassation, civile, Chambre civile 2, 28 novembre 2019, 18-15.605, Inédit
Néanmoins, l’URSSAF a cette année publié un guide pratique sur les principes applicables en matière de cotisations sur les prestations du CSE, dans lequel elle indique :
« En application de l’instruction ministérielle du 17 avril 1985, les prestations en lien avec les activités sociales et culturelles du CSE sont exonérées de cotisations et contributions sociales. Cela concerne les activités extra-professionnelles, sociales ou culturelles (détente, sports, loisirs) au bénéfice des salariés ou anciens salariés, de leurs familles et des stagiaires.
Ce bénéfice peut être réservé aux salariés ayant une ancienneté, dans la limite de six mois. »
Source : Guide-CSE.pdf (urssaf.fr)
Ainsi, l’URSSAF n’opèrerait a priori plus de redressement pour les entreprises octroyant des avantages sous condition d’ancienneté.
La Cour d’Appel de Paris a récemment confirmé une décision rendue par le Tribunal de Paris, admettant que le critère d’ancienneté était un critère objectif et non discriminant :
« L’ancienneté est un critère objectif, non discriminatoire, dès lors qu’il s’applique indistinctement à tout salarié quel qu’il soit et notamment quel que soit son âge. Le critère de l’ancienneté est d’ailleurs utilisé dans de nombreuses circonstances, ne serait ce que, par exemple, pour calculer la rémunération d’un salarié et, partant, les sommes qui lui sont dues s’il vient à être licencié. »
CA de Paris, Pôle 6 – Chambre 2, RG 20/17265, 24 mars 2022
Références :
1Plafond Mensuel de la Sécurité Sociale, égal à 3 666 € en 2023
Bonjour,
Notre alternante est arrivée en le 08 septembre, la carte cadeau du CE pour Noel ne lui a pas été attribué car elle n’était pas présente au 5 septembre alors qu’elle va rester un an dans l’entreprise. Est-ce normal ?
je vous remercie,
Bonjour,
Le critère d’ancienneté est considéré comme discriminatoire selon le Ministère du Travail (en 2014), position confirmée par la Cour de Cassation (en 2019).
Néanmoins, plusieurs évolutions sont à noter : l’URSSAF semble désormais accepter ce critère (ce qui signifie qu’elle ne redressera pas l’entreprise qui ferait une distinction sur ce motif), et la Cour d’Appel de Paris a confirmé cette année une décision du TJ de Paris, indiquant que le critère de l’ancienneté était un critère objectif en droit du travail.
Bonjour,
Mon CSE distribue pour Noël des « paniers gourmands », la distribution a eu lieu exclusivement sur certains sites principaux excluant de fait les salariés de sites annexes.
Ces derniers n’ont pas la possibilité d’aller récupérer leur cadeau.
Les membres de la commission loisirs ont ils obligation de réaliser la distribution a l’ensemble des salariés, au même moment, quelque soit leur lieu de travail? Pourriez- vous nous transmettre le texte de loi y afferant. Merci d’avance. Cdt
Bonjour,
Il n’est pas possible d’exclure certains salariés sur le motif de leur lieu de travail ; il s’agit d’un critère discriminant.
Pour les salariés qui seraient dans l’impossibilité de récupérer leurs cadeaux sur site, c’est donc au CSE de s’assurer de l’acheminement.
« Toutefois, ils ne peuvent se référer à des éléments dont l’utilisation constitue une discrimination au sens de l’article L. 225-1 du code pénal. De même, la différence de traitement entre les salariés au regard d’un même avantage doit être fondée sur des raisons objectives et pertinentes, ce qui n’apparaît pas, sous réserve de l’appréciation souveraine des tribunaux, compatible avec des critères en lien avec l’activité professionnelle (…) » Réponse du 06/05/2014 à la Question écrite n°43931 de M. Hervé Pellois publiée au JO le 26/11/2013
Bonjour,
Mon CSE a décidé de ne pas reconduire les chèques k-dos cette année. Est-il vrai qu’il appartient au CSE seul de décider du renouvellement de telle prestation sociale ? Lorsque c’était un usage y a t’il une règle pour le dénoncer ?
Bonjour,
Le CSE dispose d’un budget pour les activités sociales et culturelles. C’est à lui de décider ce qu’il souhaite faire de ce budget (chèques cadeaux, chèques culture, subvention de la billetterie, organisation d’évènements…). Il peut donc l’utiliser pour d’autres activités que celles des années précédentes, quand bien même cela faisait plusieurs années, la notion d’usage n’existant pas à ce sujet.
Bonjour,
Un collègue qui ne fait plus partie de l’entreprise depuis Mai 2022 réclame les bons de Noël pour ses enfants et le sien. Je lui ai répondu qu’il fallait être présent dans l’entreprise au jour de distribution des bons. C’est ce qui est fait depuis des années. Y a t’il une loi à ce sujet ?
Merci pour votre retour
Bonjour,
Ce n’est pas la présence effective au moment de la distribution qui compte, mais le fait d’être salarié au moment de la commande de ces bons.
Bonjour,
Je suis retraité depuis le 1er juillet d’une entreprise dont le CE octroie des chéquiers Kdo en fin d’année. Suis-je éligible à cet octroi ? Merci de l’attention que vous porterez à ma question.
Cordialement,
Bonjour,
L’article R2312-35 du Code du Travail prévoit que les anciens salariés peuvent continuer de bénéficier des activités sociales et culturelles du CSE, mais ils ne sont pas prioritaires par rapport aux salariés toujours inclus dans l’effectif de l’entreprise. Toutefois, ce même article ne fait pas mention des chèques cadeaux, mais simplement des crèches, colonies, sports, bibliothèque…
Bonjour, j’ai effectué un stage de 2 mois cette année dans l’entreprise ou je travaille actuellement. Aujourd’hui, je suis en CDD pour cette même entreprise depuis le 20 octobre jusqu’au 30 décembre. Suis-je en droit de bénéficier d’une carte cadeau de noël offerte par le CSE? J’ai 2 enfants en bas âge, ai-je également le droit au noël des enfants? Merci.
Bonjour,
Même s’il n’est pas possible de discriminer des salariés en fonction du type de contrat (stage, CDD), il semble désormais possible d’octroyer les bons CSE en fonction de l’ancienneté, dans la limite de 6 mois (cf. guide Urssaf et décisions des tribunaux en fin d’article).
Bonjour,
Notre CSE organise un repas de Noël dans un restaurant et à cette occasion, il prend en charge une grande partie du coût. Les salariés qui ont l’intention de s’y rendre viennent, pour la grande majorité, avec leur conjoint(e), concubin(e).
Le CSE peut-il également prendre en charge, à la même hauteur, une partie des repas des accompagnants ?
Merci par avance.
Bonjour,
Oui cela est tout à fait possible.
bonjour,
je suis en mi-temps thérapeutique ça fera 3 ans en févier pour accident/trajet travaille.
Je voudrais savoir car depuis 2 ans je reçois que la moitié de mes cheque vacance et la moitié de mes carte cadeaux.
cela fait 19 ans que je suis dans l’entreprise en cdi.
Pouvez-vous me renseigner à ce sujet car ont me dit que c’est une discrimination et que je doit être au même titre qu’un temps plein.
cordialement
Bonjour,
Il n’est pas possible de discriminer un salarié ni sur le motif du temps de présence (sauf critère d’ancienneté) ni sur le motif de la maladie et des absences qui en découlent. Or, diminuer le montant (même sans le réduire à 0) sur la base de ces motifs constitue une discrimination.
Bonjour,
Par erreur, je n’ai pas répondu à un e-mail du CSE demandant si on préférait des chèques vacances ou un panier garni pour la sub de noêl … du coup je n’ai rien eu !
Est il autorisé que cette absence de réponse de ma part entraine cette conséquence ?
Bonjour ,
L’octroi de bon de Noël peut il être différencié selon le poste dans l’entreprise.
Employé 120€
Agent de maîtrise 80€
Cadre 60€
Bonjour,
La distinction peut être faite en fonction de la catégorie de salariés, à condition que ce soit les catégories les plus basses qui bénéficient de davantage que les catégories les plus hautes, et non l’inverse. Dans votre exemple, les employés ayant davantage que les agents de maîtrise, qui eux-mêmes ont davantage que les cadres, le CSE est dans son droit.
Bonjour j’ai travaillé 15 mois dans une grande distribution le premier Noël je n’ai pas eu droit à la carte cadeau car pas assez d ancienneté. Cette année j’ai démissionné le 11 décembre et on refuse de me donner ma carte cadeau. Elles ont été commandées bien avant je suppose est ce légal ?
Bonjour,
Je suis en arrêt de travail depuis un peu plus d’un un.
Mon CSE a récemment pris la décision de remettre les cartes cadeaux et colis de fin d’année uniquement en main propre aux salariés.
Mon état dépressif ne me permet pas de me rendre sur mon lieu de travail.
Ai-je un recours pour contrer cette décision absurde qui n’a autre but de déstabiliser les salariés en arrêt ?
Merci de vos réponses
Bonjour,
Je suis à temps-partiel j’ai appris que je n’avais pas de carte-cadeau,la première escuse était car j’étais en arrêt de travail 2 jours, par la suite mon employeur à modifier sa version pour dire que « je me plains trop »,je n’ai jamais été convoqué ou quoi que ce soit, j’ai demandé à mes managers leurs avis et me répondent qu’ils n’ont jamais eut à se plaindre de moi.De plus j’apprends reccément qu’il a accordé 10 cartes-cadeaux a son fils qui travail également au sein de l’entreprise alors que tous les employes en ont eut 5.
Je voudrai donc savoir s’il a le droit de ne pas m’accorder de chaque vacance pour ce motif,et d’en donner plus a son fils qu’aux autres employés?