Quelles sont les conséquences du tabagisme passif pour l’employeur et le salarié ?

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Selon une jurisprudence bien établie de la Cour de cassation, la méconnaissance par l’employeur de la réglementation antitabac constitue un manquement à l’obligation de sécurité de résultat justifiant alors soit une prise d’acte qui sera donc qualifiée de licenciement sans cause réelle et sérieuse, soit une demande de dommage-intérêts, comme en l’espèce.

Après avoir été licenciée pour inaptitude, une salariée a, en effet, réclamé 15 000 de dommages-intérêts pour avoir été exposée à des fumées de cigarettes, l’obligeant à ouvrir les fenêtres des locaux professionnels pour aérer mais la contraignant à travailler dans le froid lui provoquant des douleurs cervicales et dorsales.  Si la Cour d’appel a débouté la salariée, la Cour de cassation a adopté une position différente en réfutant tous les arguments invoqués, à savoir :

  • l’absence de procès-verbal d’infraction de l’inspection du travail ;
  • l’absence de plainte de la salariée dans le document d’évaluation;
  • le fait que la salariée accompagnait régulièrement des collègues lors de leur pause cigarettes;
  • l’absence de lien entre le tabagisme passif et les raisons médicales ayant justifié ses nombreux arrêts puis son inaptitude, liée à une tendinopathie calcifiante de l’épaule.

Il apparaît donc qu’aucune raison ne peut permettre à un employeur de s’exonérer de sa responsabilité, liée à un manquement à l’obligation de sécurité de résultat.

(Cass. soc., 3 juin 2015, no 14-11324)

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