Comment le ticket repas¹ est devenu un élément important pour la marque employeur ?

Sur ce même blog, 5 ans auparavant, je vous décrivais le restaurant d’entreprise comme un élément des avantages sociaux important pour la marque employeur2. Avec la période de confinement, cet endroit a été déserté, laissant un vide non seulement dans les locaux des entreprises mais aussi dans l’offre C&B3, reposant la question de comment pourvoir au repas du salarié et reposant la question si cette préoccupation physiologique (besoin situé au premier étage de la pyramide de Maslow) représentait une obligation d'y pourvoir pour l'employeur vis-à-vis de ses salariés ?

« T’as le ticket… repas ? » ou comment le ticket repas est un élément important pour la marque employeur
Nouvelles innovations liées au ticket repas : mise en place de salles à manger collaboratives et possibilité de commander en ligne son repas

Je ne vais pas vous faire tout l’historique en France des prises en charge des repas des salariés mais on peut dire que couvrir ce besoin a semblé aux patrons de l’époque être une des premières actions sociales à faire sans obligation légale, avec une vision très pragmatique qu’une personne qui a faim n’est pas productive.

Dis ainsi, cela peut paraître choquant mais il faut se mettre en tête que toute l’évolution des avantages sociaux s’est fait sur cette base même si dans la communication, on parlait de volonté de progrès social. Le coeur y était souvent, ne nous trompons pas, mais pas toujours le porte monnaie.

Alors qu’en est-il du ticket repas aujourd’hui ?

Petit flashback. Le ticket repas (appelé ticket restaurant), introduit en 1962 en France par la société Accor (activité aujourd’hui cédée à Edenred), a été conçu pour offrir aux employés des repas subventionnés sur leur lieu de travail. Lancé officiellement en 1967, ce moyen de paiement visait à faciliter l’accès des salariés à des repas équilibrés pendant leur journée de travail, gagnant rapidement en popularité en raison des avantages fiscaux qu’il offrait aux employeurs. Le ticket repas papier a été peu à peu remplacé par des formats électroniques et des cartes à puce pour plus de praticité. Alors le ticket repas , un concept innovant ?

Je souhaiterais m’arrêter quelques instants sur les aspects innovants de ce dispositif. Nous connaissons tous la digitalisation du ticket repas (à noter  que la dématérialisation totale du ticket repas papier est annoncée d’ici 2026) en lien avec l’évolution monétique mais cette modernité s’arrête-t-elle là ? Le ticket repas a dû s’adapter à la nouvelle mobilité du salarié en période post-covid mais aussi à ses nouveaux comportements : manger chez soi, se faire livrer au bureau mais pas n’importe comment, faire attention à ce que l’on mange mais en même temps avoir la meilleure expérience possible devient tout aussi important que le besoin lui-même, la nécessité du lien social, le pouvoir d’achat qui se réduit sous l’effet de l’inflation….

Je citerai trois exemples :

  1. Les salles à manger collaboratives : Ce sont des espaces de restauration repensés pour favoriser la collaboration et la socialisation avec des zones de détente. Ce concept n’est pas nouveau mais est aujourd’hui revisité avec des offres de solutions de repas prêts-à-manger qui peuvent être facilement réchauffées ou consommées sans préparation supplémentaire. Nous ne sommes pas dans le restaurant d’enterprise qui représente un avantage social lourd à gérer pour l’employeur en terme de coût fixe et de réglementation sanitaire, mais dans un espace où les salariés peuvent utiliser leur ticket repas sans quitter leur lieu de travail tout en ne mangeant pas à leur bureau ou dehors dans un endroit anonyme.
  2. Les applications de commande en ligne et les plateformes de livraison d’aliments au bureau existaient avant le Covid mais ce sont développées depuis, séduisant surtout les plus jeunes générations totalement « ubérisées ». Les salariés peuvent ainsi précommander leurs repas et les récupérer rapidement pendant leur pause déjeuner. Cette évolution a permis d’augmenter la variété d’options alimentaires ce qui permet de répondre à cette volonté de « mieux » manger.
  3. L’intégration de la technologie permet de suivre les habitudes alimentaires des salariés, ce qui permet d’ajuster les offres de repas (commandées/ livrées) en fonction des préférences individuelles et le respect des régimes spécifiques, des allergies alimentaires, ou des choix végétariens et végétaliens. On remarque donc en interne en entreprise une préoccupation très QVCT[1] en faisant le lien entre Nutrition et Performance. Ceci peut être complété par des programmes nutritionnels personnalisés offerts par l’entreprise sans oublier les applications qui permettent aux salariés de se sensibiliser.

On pourrait dire que nous sommes loin du bon vieux ticket repas distribué avec le bulletin de salaire mais somme-toutes, nous répondons toujours aux mêmes « choses » !

Le ticket repas :

  • C’est un complément de salaire équitable ;
  • C’est une prise en charge qui améliore les conditions de travail et la santé du salarié ;
  • C’est un outil de lutte sociale contre la diminution du pouvoir d’achat ;
  • C’est un élément important de l’attractivité pour une entreprise notamment pour les générations émergentes sur le marché du travail, telles que les Millennials et la génération Z, qui accordent souvent de l’importance aux avantages sociaux, y compris ceux liés à la restauration.

Notre réalité est donc multiple et l’employeur doit toujours s’intéresser à vérifier si l’avantage qu’il propose répond toujours à un besoin et que le déploiement de cet avantage peut lui rapporter un accroissement ou un maintien de la productivité ainsi qu’une marque employeur plus forte surtout vis-à-vis des plus jeunes génération.

L’employeur doit se faire accompagner dans cette vérification par des enquêtes mesurant l’impact des avantages liés aux repas sur l’attractivité des entreprises et la satisfaction des employés (Glassdoor, études externes payantes ou encore des études « faites maison »)

Aujourd’hui, le ticket restaurant reste un avantage social majeur en France, améliorant la qualité de vie au travail pour de nombreux salariés.

Rappels sur les points clés de la législation en vigueur pour le ticket repas

  • Exonération Fiscale et Sociale : Les sommes versées par l’employeur pour financer les tickets repas bénéficient d’une exonération fiscale et sociale. Cela signifie que ces sommes ne sont pas soumises aux charges sociales ni à l’impôt sur le revenu, dans la limite d’un plafond défini par la réglementation5 (exonération maximale de la part patronale : 6,91 € en 2023 par salarié et par repas)
  • Participation de l’Employeur : L’employeur peut participer au financement des tickets repas. Cette participation est facultative, mais si l’employeur décide de le faire, la contribution est généralement exonérée de cotisations sociales dans la limite du plafond prévu. Pour profiter d’une exonération fiscale optimale en 2023, l’entreprise peut proposer à ses salariés des titres-repas jusqu’à une valeur faciale de :
    • 13,82 € si financement à 50 % ;
    • 11,52 € si financement à 60 %.
  • Utilisation : Les tickets repas sont destinés à couvrir les dépenses alimentaires des salariés pendant leurs heures de travail. Ils ne peuvent pas être utilisés en dehors du temps de travail, sauf dans le cas des salariés travaillant en horaires décalés. L’utilisation des tickets repas est limitée à un montant maximum de 25 € par jour dans le département où le salarié travaille et dans les départements limitrophes. Un jour travaillé = Un titre repas

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A noter

Qu’ils soient soumis à un horaire fixe ou variable, au bureau ou en télétravail, les salariés à temps partiel bénéficient d’un ticket repas pour chaque jour où leur horaire comprend la période du déjeuner.

Depuis le 12 juillet 2014 (loi n°2014-7886), les stagiaires ont accès aux titres-restaurant dans les mêmes conditions que les collaborateurs de l’organisme d’accueil. Les intérimaires en mission dans une entreprise ayant mis en place des titres-restaurant y ont droit au même titre que les autres collaborateurs de cette entreprise.

Si les salariés de l’entreprise bénéficient des ticket repas, il en est de même pour les télétravailleurs à domicile, nomades ou en bureau satellite.

Autre point à surveiller :

Jusqu’au 31 décembre 2023, les titres-restaurant peuvent être utilisés pour acquitter la totalité ou une partie du prix de tout produit alimentaire, qu’il soit ou non directement consommable (viandes, féculents, produits surgelés à cuire, etc.) conformément à l’article 6 de la loi pour la protection du pouvoir d’achat.


Références :

  1. En France, les termes « ticket repas » et « ticket restaurant » sont souvent utilisés de manière interchangeable, et ils font généralement référence au même concept. Cependant, il est important de noter que le « Ticket Restaurant » est en réalité une marque déposée par la société Edenred, qui est l’une des principales entreprises émettrices de titres de restauration en France.
  2. https://www.gereso.com/actualites/2018/07/09/restaurant-entreprise-marque-employeur-ou-necessite/
  3. C&B – Compensation & Benefits soit Rémunération et avantages sociaux
  4. QVCT – Qualité de Vie et Conditions de Travail
  5. https://www.urssaf.fr/portail/home/employeur/calculer-les-cotisations/les-elements-a-prendre-en-compte/les-frais-professionnels/les-titres-restaurant.html
  6. Loi n°2014-788

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