Le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel

Depuis une trentaine d’années, la santé psychologique au travail est au centre des préoccupations. Épuisement professionnel, dépression, stress post-traumatique, troubles anxieux, et bien d’autres symptômes sont de plus en plus récurrents. Selon une récente étude, 40 % des causes d’invalidité sont liées à des problèmes de santé psychologique, contre 18 % en 1990.

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Le burn-out ou syndrôme d'épuisement professionnel

De nos jours, ils constituent la première cause d’absence prolongée du travail. Nous vous proposons dans cet article un focus sur l’un des risques psychosociaux les plus redoutés : le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel.

Historique

Naissance du concept : Freudenberger (74), un psychanalyste new-yorkais décrit une expérience vécue personnellement :

  • Prise en charge bénévole de personnes très défavorisées « croisade contre la pauvreté » : jeunes drogués sans abri et populations en grande difficulté pour lesquels les améliorations sont difficiles à obtenir et à maintenir dans le temps ;
  • Et gestion de ses consultations en parallèle.

Son constat fut le suivant : au bout d’un certain temps apparaissent chez lui une fatigue constante, de l’irritabilité, des infections chroniques.

Puis il « craque » ne peut plus se lever et dort plusieurs jours.

Il décrit par ailleurs des symptômes physiques, comportements et psychologiques (épuisement dépression, désenchantement).

Analyse : Il estime que cet état est causé par l’écart entre le désir d’aider les autres et ce que cela apporte à la personne aidant : le burn-out serait l’absence de réalisation de soi : donner beaucoup sans recevoir en retour.

Maslach et Jackson (1976)

Analyse à partir de 200 interviews non directifs auprès de personnes qui travaillent avec des populations en grande détresse (travailleurs sociaux, avocats commis d’office, infirmières psychiatriques, psychiatres et psychologues).

Analyse factorielle des réponses, leur vécu peut être classé en trois catégories :

  • « Épuisement émotionnel » ;
  • « Dépersonnalisation » qui est une attitude négative et cynique vis-à-vis des clients ;
  • Sentiment de « perte d’accomplissement de soi » qui fait qu’on s’évalue négativement dans son travail.

Le phénomène, dit de burn-out, est né.

Deux facteurs paraissent essentiels :

  1. Présence de demandes qui dépassent les ressources dans un contexte où les personnes n’arrivent pas à récupérer ;
  2. Absence de motivation et conflits de valeur.

Le tout dans un contexte où les employés sont critiques voire septiques sur les valeurs et les méthodes de leurs dirigeants et ne voient pas pourquoi ils devraient faire des sacrifices personnels pour leur entreprise.

La mesure du « burn-out »

Le MBI (Maslach Burnout Inventory), permet d’isoler les caractéristiques fondamentales du syndrome d’épuisement professionnel, autour de trois critères (en 22 items) :

  • L’épuisement émotionnel (9 items) ;
  • La déshumanisation de la relation à l’autre (5 items) ;
  • La perte du sens de l’accomplissement de soi au travail (8 items).

C’est le second critère (la déshumanisation de la relation à l’autre) qui est la pierre de touche du syndrome professionnel des soignants. C’est en positionnant la relation à l’autre au centre du burn-out que ce dernier acquiert toute sa spécificité, même s’il se trouve alors limité aux professions dites « d’aide » :

  • Le burn-out est alors considéré comme l’un des aspects de la pathologie de la relation d’aide des professions qui impliquent un idéal ;
  • Depuis sa description chez les soignants, le concept a été élargi aux professions en relation avec le public puis plus généralement aux professions nécessitant créativité et résolution de problème ; les enseignants et les cadres.

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